Avant première, Le Soir: Le Grand Méchant Loup, avec Benoît Poelvoorde

« Il va falloir excuser les autres comédiens, ce sont de grosses feignasses », entonne Benoît Poelvoorde à un public conquis au sein de la magnifique salle Eldorado du cinéma De Brouckère (Bruxelles), avant de renchérir: « Dans le film, Kad Merad est impressionnant: vous allez voir qu’il prend du poids à l’écran. Devant vos yeux. C’est la première fois que vous verrez une motte de beurre grossir. Il s’excuse de ne pas être là, mais il se fait poser un anneau gastrique. Quand on est comédien, il faut savoir faire des choix. Sinon, les rôles deviennent limités. Fred, lui, a arrêté le cinéma. On le lui a demandé. Vous comprendrez pourquoi. Pour les autres, et bien, un trajet en train coûte cher. Et il faut le mériter. »
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Le Grand Méchant Loup, Fabien Salliou

Benoît Poelvoorde électrise la salle qui ne souhaite pas le voir partir. Les lumières se tamisent, le film doit commencer. Toutefois, les gens continuent de se déplacer, prennent des photos, demandent des autographes. « Je suis encore là. Je suis là, » crie l’acteur, avant de rajouter: «Bon film ».
« Le Grand Méchant Loup » est l’œuvre de Bruno et Nico, « On va faire un premier jeu », s’amuse d’ailleurs Benoît Poelvoorde : « D’après vous, qui est Nico ? qui est Bruno? Tif et Tondu, les surnomme-t-on. » En fait, Bruno et Nico collaborent depuis plus de 20 ans. Des sketchs, des courts métrages, et maintenant deux films noircissent leur CV.
Kad Merad, Benoît Poelvoorde et Fred Testot sont trois frères: l’un vit dans une maison en bois, l’autre en chaume, le dernier dans une luxueuse demeure en pierre. Un jour, leur mère est foudroyée par un infarctus. Les trois frères se rendent à son chevet. Devant cette tragédie, tous se posent des questions, et font un point sur leur vie. Les infidélités s’enchaînent. Toutes plus cocasses les unes que les autres. Trois petits cochons…( il faut bien rattacher le résumé du film au métaphorique titre: « Le Grand Méchant Loup », la femme est un loup pour l’homme)
Poelvoorde-grand-mechant-loup-soirQuelques blagues muscleront vos zygomatiques, des situations incongrues vous feront lâcher un « Ohhh » de surprise et de dégoût avant de vous faire rire. Néanmoins, ces moments seront rares. « Le Grand Méchant Loup », ce sont quelques sketchs perdues au milieu d’un film lent, et dont l’émotion, autour de la mère, mourante, ne prend pas vraiment. « On a voulu faire un film qui fasse rire, qui vous émeut. C’est un long métrage que nous avons apprécié de faire », déclarent en préambule les réalisateurs. Ce à quoi, de sa légendaire gouaille, Benoît Poelvoorde répond avec son cynique humour: « Ah non, non, non. Ne dis pas ça. Tu vas les prendre pour des abrutis. Cette tirade, c’est du réchauffer, il la connaisse. »
En somme, je ne dirai pas que c’est un grand film, toutefois, vous ne passerez pas un mauvais moment en le regardant. Surtout, vous vous laisserez surprendre par le final. Très inattendu, et drôle, mais pas forcément « très fin ». ;)


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