Le mythe de l'anneau de Gygès, qui rend invisible

« Si nous possédions l’anneau de Gygès et étions sûrs de ne jamais être punis, en profiterions-nous pour voler, tuer et faire tout ce que l’on souhaite ?, » Platon

Pouvons-nous résister à la tentation de mal faire si nous avons la certitude que personne ne nous voit ? Evitons-nous de faire le mal parce que nous pensons que ce n’est pas bien ou par crainte du châtiment ? Pour Glaucon, il n’y a pas de doute: nous ne sommes soumis à la morale que par simple peur de la sanction. Le disciple de Socrate illustre son propos par le célèbre mythe de l’anneau de Gygès, qui comme l’anneau de Sauron, rend invisible.

Le pouvoir doit se définir par la possibilité d'en abuser (André Malraux). Gygès est un berger au service du roi de Lydie. A la suite d’un violent orage, le sol se fend et laisse une ouverture béante. Gygès s’y engouffre et y aperçoit un cheval d'airain, creux, percé de petites portes, à travers lesquelles ayant passé la tête, il voit le corps d’un homme nu et qui, selon toute apparence, dépasse la taille de n’importe quel être humain. Il porte une mystérieuse bague. Gygès l’a prend et sort. Un jour qu'il est convoqué par le roi en compagnie de tous les autres bergers, il joue avec sa bague et en tourne machinalement le chaton. « Quelle ne fut pas sa surprise de constater que ce simple geste le rendait invisible ! Les autres bergers parlaient de lui comme s'il était absent, et personne ne remarquait sa présence. Il tourna de nouveau le chaton et réapparut aux yeux de tous. Les jours suivants, il renouvela l'expérience et fut alors convaincu du pouvoir magique de sa bague. Aussitôt, des idées noires lui vinrent en tête : il se mit à envier le roi et ses richesses. Il retourna au palais où il fit en sorte de séduire la reine. Puis, profitant de son invisibilité, il tua le roi et s'empara du trône

Nul n’est méchant volontairement. Est-il « possible qu'existe  un seul homme au cœur d'acier trempé, assez juste, pour résister à ses désirs de possessions et de pouvoir et qui pourrait demeurer dans la voie du bien, même s'il n'était pas retenu par la  crainte d'être pris ?, » se demande alors Socrate et de rajouter que: « Vous pouvez cacher aux autres une action répréhensible, mais jamais à vous-même. »

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