Facebook, un changement d'algorithme: pour sa communauté, pour sa rentabilité

Quel malentendu ! Quelle déception ! Quel escroquerie ! Toute cette énergie perdue à cliquer sur des articles à l’accroche alléchante, mais au contenu vide, que me proposait mon fils d'actualité facebook. Sus au « click-baiting » ( piège à clic), haro contre les titres trop racoleurs, vocifère le réseau social. Une chasse au cheval de Solutré qui pourrait ne pas s’arrêter à ces posts dit « aspirateurs à clics ». Et si l’utilisateur ne voyait tout bonnement plus sur sa timeline les articles partagés par les pages dont il est fan ?

Changement d'algorithme, pour le bien de sa communauté. Le click-baiting, c’est quand un éditeur partage un article dont le titre: « encourage indûment l'utilisateur à cliquer pour en voir plus, sans lui donner vraiment d'information sur ce qu'il va voir. Ces liens ont tendance à être plus cliqués, ce qui veut dire qu'ils seront montrés à plus de personnes et plus haut dans leur fil facebook. »
La firme de Palo Alto va dorénavant estimer la qualité du lien en fonction du temps passé par l’utilisateur sur le site, « s'il clique sur un lien et revient tout de suite sur Facebook, cela suggère qu'il n'a pas trouvé ce qu'il voulait, » explique Khalid El-Arini, responsable recherche du groupe, mais aussi en fonction du taux d'engagement. Qui sera évalué en comptabilisant le nombre de « J'aime » et/ou de commentaires qu'un contenu partagé sur facebook affichera.

Changement d'algorithme, pour le bien de sa régie publicitaire. « Facebook pretty much cut brands off from reaching their Facebook fans, unless of course they paid », rapporte Digiday. Le « reach », le taux de visibilité des articles partagés par les pages ne cesse de décliner. Certains prédisent même la possibilité qu’il s’approche des 0 %.


Conversation-Led Retail Marketing from Digiday on Vimeo.

Côté facebook, la communication est rodée. Diminuer cette visibilité permet à l'utilisateur lambda de mieux suivre l’actualité de ses amis, dont les posts sont alors de moins en moins noyés sous les partages des diverses pages dont il est fan. 
Bien entendu, le but n’est pas de forcer les éditeurs à investir dans la publicité sur facebook afin de retrouver le « reach » qu’ils bénéficiaient auparavant. Non. Bien sur que non. Restons naïf.

L'algorithme, une suite d'instructions et de règles mathématiques bêtes et méchantes. Dans le but d'apprécier l'incidence des algorithmes de facebook, qui nous « délivrent (du contenu) en fonction d'une formule très compliquée établie selon vos actions sur le site et à travers le web, » Mat Honan, journaliste chez Wired, a « liké » pendant 48 heures tout ce que son fils d'actualité lui présentait.
Au bout d'une heure, ce labeur de « J'aime » compulsif a totalement modifié la timeline de Mat, devenu sans ami: « Il n'était question que de marques et de messages de marques, plutôt que d'humains avec des messages. » 
Aussi, suite à un « like » laissé sur un « un message en faveur d'Israël », son fils d'actualité a viré vers la droite, même vers l'extrême droite. Puis vers la gauche...
« Je n’ai pas du tout aimé ça, » dispose le journaliste avant de conclure qu'en l'espèce, facebook, mais c'est aussi vrai pour Google (voir l'article Croyances / Connaissances sur le web: La démocratie des crédules
), nous enferme dans ce que nous aimons et savons. Dans des bulles d’adhésion, d'opinion, d’indignation et qui ne font que renforcer nos convictions; sans nous faire sortir de notre zone de confort. 

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