A la Banque du temps et loi de Pareto et d'Oterap: qu'allez-vous faire de vos 86400 secondes ?

Sans exception et jusqu'à la fin de votre vie, la banque du temps crédite chaque jour votre compte courant de 86400 secondes. Aucune épargne n’est possible, aucun remboursement n’est accordé. Au delà de ces deux contraintes, libre à vous d’utiliser votre crédit temps comme bon vous semble - et c’est bien là le problème ! 

Une distribution égalitaire

Fait remarquable et unique dans cette distribution temporelle, c’est qu’elle est strictement égalitaire. Personne ne peut disposer de plus de secondes qu’une autre ! La journée est la même pour tous: 86400 secondes, 1440 minutes ou 24 heures. En revanche, chacun est maitre de sa perception du temps qui, de secondes en secondes, s'égraine. Vous avez l'impression que ça va vite ? Que tout s'accélère ? Que le temps s'écoule lentement ? C'est votre perception.

Un brusque arrêt du temps / Dressez le bilan


Fait immuable: votre temps est limité. Un jour, vous vous rendrez à la banque du temps et le retrait ne sera plus possible. Vous vous plongerez dans vos souvenirs, dans votre passé ; votre cerveau projettera les films de votre vie. Une filmographie en dent de scie: des collaborations malheureuses, des erreurs de casting que vous voudriez effacer de votre mémoire, des scénarios abracadabrant que vous n’assumez guère avoir, un jour, défendu. Vous vous poserez surement ces questions: qu’ai-je fais de mon temps ? Qu’ai-je accompli ? Est-ce cela que je souhaitais accomplir ? Ai-je fais de mon temps un usage raisonnable, pertinent et efficient ? Est-ce cette trace que je souhaitais laisser sur Terre ? Ne me suis-je pas laissé trop distraire ?

Les grandes distractions ou la peur de suivre son chemin, de danser autour de son étoile

Quitter le jugement du regard des autres et vivre la vie que vous souhaitez vivre, et n’on pas celle que l’on a tracé pour vous ; voilà un beau voyage. Pourtant, famille, amies, administration, etc. tous peuvent tenter, par divers moyens de pression - et parfois avec de belles intentions - de vous distraire, de vous faire revenir sur terre ("tu as la tête dans les étoiles et tu n'as pas les pieds sur Terre"). Comment s'y prennent-ils ? Par des compromis (commence par ceci, assure ta sécurité et après tu verras), par des négociations, par la peur (et quelquefois ce sera même la projection de leur propre peur). Alors, capitaine, oh capitaine, vous dirigez votre navire vers une existence subie ou vers une existence voulue ?
Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit, Khalil Gibran 
Vous souhaitez un succès assuré ? Pas de problème: si vous voulez une garantie, achetez-vous un aspirateur. Le succès ne se découvre pas, il s’invente, il se construit, patiemment. Parfois il vous pose un lapin. Parfois il vous indique une mauvaise adresse. L’idéal est donc d’emprunter l’approche effectuale et sa notion de perte acceptable (en terme de temps, d’argent, d'énergie: que suis-je prêt à perdre pour ce projet ? En incertitude il est plus sage d'envisager la perte acceptable que le gain attendu). Bien entendu, suivre son étoile n'est pas un chemin aisé. C'est un sentier escarpé, caillouteux, mal indiqué, qui peut vous faire glisser, chuter, échouer. "Aussi étroit que soit le chemin, Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme : Je suis maître de mon destin ; Et capitaine de mon âme," William Ernest Henley

Les petites distractions, anodines et chronophage: un peu c'est bien, sinon...

Toutes ces notifications qui s’affichent de manière visuelle et sonore sur nos smartphones. Sans oublier cette sérendipité qui nous guette à chacune de nos recherches sur le web. Dans notre vie empreinte de technologie, il existe pléthore de petites distractions: y succomber est aisé, et au cumul elles consument (dilapident ?) notre crédit temps ! Reprendre le contrôle de ces petites distractions et choisir quand vous souhaitez vous distraire, plutôt que de subir la distraction, voilà un beau challenge. Allumez vos smartphones à des heures précises, cadrer vos recherches web.

On apprend en écoutant, on n’apprend rien à s’écouter 

Me lancer en tant qu'indépendant, ouvrir mon entreprise, quitter mon job actuel, me former à une autre discipline, devenir parent, me marier, etc. dans votre vie, vous avez sans doute des projets (professionnels et personnels) et de très bonnes raisons de ne pas les accomplir. Sans doute vous vous dites: pas maintenant, je ne suis pas prêt. Bonne nouvelle, vous avez raison ! Toutefois, c'est oublier que dans la vie il n’y a pas de bon moment. Acceptez-le, et vous économiserez du temps. Acceptez-le, et posez dés maintenant des actes, même minimes. Mettez-vous en action, reposez-vous souvent, prenez du recul parfois, intéressez-vous à des choses qui n’ont pas d'intérêts pour vous, parlez autour de vous de vos pensées et de vos projets, écoutez attentivement les réponses et les paroles des gens que vous croisez (ils ont des informations que vous ne disposez probablement pas). Et rappelez-vous la loi de Pareto et de sa jumelle maléfique: la “verlante” loi d’Oterap.

Loi de Pareto / Loi d'Oterap: anagramme et notion de tâches chronophage

Si la loi de Pareto* suggère que 80 % de vos résultats sont l’oeuvre de 20 % de vos efforts, la loi d’Oterap expose que vous consacrez souvent 80 % de votre temps à des tâches qui ne sont pas de vos compétences et pour lesquelles vous ne faites pas la différence qui fait la différence. Si ces tâches vous prennent du temps, vous abrutissent, et décompte malicieusement les secondes que la banque du temps vous a octroyé, elles ont l'avantage de vous donner raison: "Vous avez vu, vous êtes témoins, je n’ai pas le temps de me consacrer à mes projets. " Vraiment ?

Alors, qu'allez-vous faire de cette journée ? De vos 86400 secondes ? Ici, écoutez vous et faites fi du brouhaha ambiant, écoutez vos aspirations, vos passions, vos coups de gueule, et changez votre réalité.

N.B.Vous voulez une recette ?  Il n'y en a pas vraiment, mais il existe une liste d'ingrédients que vous pouvez cuisiner à votre façon:
  • Vous, avec vos connaissances actuelles et futurs, 
  • Vos relations,
  • Votre appétit de façonner/ construire votre environnement, d'y croire, de modeler la réalité via la perception que vous en avez - notre conscience crée la réalité
  • Votre acceptation de réagir en perte acceptable, 
  • Votre acceptation d'accueillir les surprises (et d’en faire quelque chose), 
  • Votre écoute, 
  • Votre confiance en vous !
  • Lisez ce billet de blog sur l'effectuation !
* ou plus généralement 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes

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