Voiture et moto taxi au Cameroun: on ne marche pas

200 mètres à pied c’est déjà trop loin. Au Cameroun, on ne marche pas: on se déplace dans des véhicules motorisés, que ce soit une voiture ou une moto taxi. On y transporte aussi bien des gens que des denrées. Il n’est pas rare de voir des coffres d’automobile remplis de meubles ou de fourrages en tout genre. Tout comme une moto peut transporter une, deux, trois ou quatre personnes (avec ou sans enfant, y compris un bébé) et avoir encore de la place pour une bouteille de gaz (entre le chauffeur et le guidon). Décidément, il n’y pas de problèmes, que des possibles et des solutions pour transporter qui et quoi que ce soit d’un point A à un point B. 

Par quels miracles roulent encore ces voitures et ces motos ? Cabossés et rafistolés, on se demande vraiment comment tous ces engins motorisés peuvent encore se déplacer. Surtout sur les routes camerounaise: une succession de routes goudronnées et de chemins en terre qui révèlent des nids de poules d’une profondeur de plusieurs centimètres (de profondeur, et de largeur). 

Même si endommagées, les voitures et les motos sont bichonnées et personnalisées: que ce soit au niveau de la couleur ou de la structure. C’est comme si ces véhicules étaient des membres de la famille. Qui sont respectés. Qui sont écoutés. Qui sont choyés. Ce n’est pas une simple voiture ou une moto d’une telle marque, mais la voiture et la moto d’untel. Reconnaissable entre mille autres modèles et dans laquelle le propriétaire a mis une partie de lui, de son imagination, de son univers. 

A l’intérieur des taxis, nul besoin de mettre la ceinture. Le prix, lui, se négocie. Et le taxi, au fil de sa course, prend encore et encore des passagers: pourquoi ne pas rentabiliser l'habitacle de la carlingue ? Tant que ça rentre, c’est qu’il y a de la place. Il arrive même que le chauffeur s’arrête pour une course personnelle, en faisant un détour. Tout est envisageable.

Tout l’espace de la route, zone piétonne comprise, est réquisitionné par les véhicules à moteur. Règne ici la loi du plus fort ; et entre une voiture ou une moto et un être humain, c’est rarement le quidam de chair et de sang qui remporte le combat: mieux vaut s’écarter et être attentif. Il n’y a donc pas deux voies: il y a autant de voies qu'il est possible d’en créer. Et la création d’espace de circulation se fait à coup de klaxonne. Klaxonner c’est prévenir que l’on va effectuer une action, par la droite ou la gauche: la vigilance est donc de mise. 

Première impression: la circulation est anarchique et chaotique. Deuxième impression: il y a peu d'accidents. Car tout est, finalement, codifié. Accordez votre confiance à vos chauffeurs, ils sont très doués.

NB: Se déplacer en taxi, ou via Yango: une application qui met en relation, comme Uber, des personnes avec des voitures et des gens qui souhaitent se rendre à un endroit précis. Cela fonctionne très bien.

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