Océans, climat, alimentation : les voies de la transition vers un monde durable

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères (sur Terre), sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. », Martin Luther King
Selon Malthus, la faim est le résultat d’une production insuffisante pour une demande qui ne cesse de croître. Actuellement, plus de 870 millions de personnes, malgré une abondance, ne peuvent se nourrir décemment. Comment y faire fasse ?, est donc le défi de demain.
Néanmoins, s’il n’était pas question que d’offres et de demandes. Si la réponse à apporter était plus complexe. Si le système alimentaire actuel nous conduisait tout droit vers une impasse. Si industrialiser l’agriculture n’était pas le remède, comme le suggère à bon escient Olivier de Schutter 
champsNotre agriculture est dépendante des énergies fossiles. Plus le temps passe, plus cet état se vérifie. Plus cette gourmandise devient oppressante. Boulimique.  Alors qu’en 1920, 1 colorie d’énergie fossile suffisait à produire 1 calorie d’aliment, il en faut aujourd’hui 10.  A l’heure de la volatilité du prix de l’or noir, cette« contre efficience » semble ainsi de moins en moins viable (et rentable). Plus encore, l’efficacité des engrais azotés ne convainc plus. Les agriculteurs doivent injecter toujours plus d’intrants chimiques pour produire une même quantité de céréale. Pendant ce temps, les sols, martyrisés, aspergés de tous ces trucs en « – cide » (pesticide, fongicides) (du latin caedo, cadere , « tuer »), s’érodent, s’appauvrissent…
Saviez-vous que 70 % de l’eau douce au niveau mondiale sert pour l‘agriculture ? Qu’en 2080, la production agricole va chuter de 3 % ? Qu’il faut 16 Kcal de céréales pour produire 1 Kcal de bœuf ? Que, partant, notre consommation de viande par an et par personne ne devrait pas être au dessus de 33 Kg ?
Saviez-vous qu’en 2010 50% de la population est devenu urbaine dans les pays du Nord ? Qu’en Afrique, ce cap sera franchi à l’horizon 2030. Et qu’en 2050 ce ratio sera de 86 % pour le premier, et de 69 % pour le second ? Comment nourrir toute cette population urbaine ? Population, qui, au niveau mondiale, ne cesse d’ailleurs de s’étoffer: 9 milliards d’âmes peupleront la Terre en 2050.
Même s’il y a un siècle l’agriculture conventionnelle répondait à nos besoins, ce paradigme n’est aujourd’hui plus tenable. De surcroît, cette méthode, qui ne peut-être la corne d’abondance qui nourrira la planète, la détruit peu à peu.
C’est un fait: l’agriculture entraîne la production de méthane et de protoxyde d’azote (du fait des pesticides). Or une tonne de méthane fait autant de dégât que 21 tonnes de CO2 (qui est le principal gaz à effet de serre) et 1 tonne de protoxyde d’azote est 286 plus nocif qu’une tonne de CO2.
Ainsi, l’agriculture est la principale cause du changement climatique. Plus de 50 % de la production de gaz à effet de serre est attribuable au système alimentaire actuel ; et la nourriture que nous consommons ne reflète pas tous les coûts qui sont imputés à la collectivité locale. Si on les internalisaient, tout serait différent.
Saviez-vous que sans effet de serre la température de la Terre serait de -18°C ? Que l’effet de serre est principalement le fait de deux gaz, H20 et CO2 ? Que l’excès de dioxyde de carbone est le fait de l’homme ? Que ce surplus ne peut être absorbé par la végétation et les océans ? Que cette rupture de l’équilibre entraîne,  au niveau marin, l’acidification des océans et donc la destruction de la faune et de la flore ? Que le C02 reste plus de 100 ans dans l’atmosphère et que pour ⅔ de ces émissions, ce sont les pays du Nord qui en sont responsables ?, etc.
oceanCombattre l’excès d’effet de serre. Comme le déclare John Holdren, Président de American Association for the Advancement of Science: « Nous avons au fond trois options: réduire nos émissions, s’adapter à la situation et en subir les conséquences. Il faudra de toute façon un peu des trois. La question est quelle sera la proportion de chacune. Plus nous parviendrons à réduire nos émissions, moins nous devrons nous adapter et moins nous souffrirons. » Toutefois, en politique, règne le court-termisme. Comme le déclarait ironiquement Alcide De Gasperi: « Un homme politique pense à la prochaine élection, un homme d’État à la prochaine génération. » Plagions le professeur Van Ypersele et de Schutter: Pendant très longtemps, les problèmes ont été présenté de manière négatif et si l’on veut le soutien de la population, qui sont les électeurs de nos décideurs politique, il faut un avenir positif à construire; plus attrayant, en somme. Trouver un co-bénéfice, pour cette transition. Se pose aussi la question de la justice sociale: tout sacrifice ne sera abordable et ne sera accepté que s’il est équitablement réparti.
En résumé, et si l’agroécolgie était l’une des panacées ? Cette science du 21 éme siècle qui utilise les ressources rares de la nature de la façon la plus efficiente possible: en pensant complémentarité et interactions entre les plantes, les animaux et/ou les arbres.  En d’autres termes, et comme nous l’avons d’ores et déjà traité, et si l’agro écologie pouvait nourrir le Monde ?

A méditer:  « Plus d’égalité dans la société, c’est réduire cette folie de la consommation ostentatoire. »
Pour aller plus loin:
Banques: la faim vous profite bien ! Arrêtez de spéculer !la nouvelle campagne de Oxfam France. La spéculation sur les matières premières  agricoles entraîne la flambée des prix du maïs, du blé, du riz, et des millions de personnes dans les pays en développement souffrent de la faim et de la pauvreté. « De 2005 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 83%. Du jamais-vu. Pour des raisons aussi diverses que la mode des biocarburants, l’abandon des politiques de stockage, le changement climatique, la hausse des cours mondiaux des céréales – celle du blé a été de 181% sur cette période. » ( Libération: « A la faim, c’est toujours la finance qui gagne », 11/02/13  ). Pour Aurélie Trouvé d’Attac France: « Le problème de fond, c’est que nous avons dérégulé nos marchés intérieurs ». Et de renchérir: « Avant, sur ces marchés, un certain nombre de systèmes permettaient de garder des prix stables. On garantissait des prix de vente aux producteurs ». Et de conclure: « En 1986, on a fait entrer l’agriculture dans les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En 1994, un accord a été signé. Et cet accord a laminé les politiques de régulation des marchés agricoles, notamment aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. » ( Rue89: Crise des céréales : « Après les subprimes, on spécule sur la nourriture », 1/09/12)
Agro-finance : où va le blé ?, interview de Arnaud Zacharie, CNCD, par Financité. Pour en savoir plus les terres arables et l’intérêt croissant des spéculateurs, consultez le dossier de Financité en cliquant ici !

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